ou... Le jeu des Avants et des Après !

Le Concept

Une petite promenade de quelques 7 kilomètres pour ouvrir l’appétit, où l’on peut jouer au jeu des 7 erreurs dans l’évolution urbaine de Lyon.
Puis un repas gourmand où les élucubrations sur les cités végétales du futur pourront être partagées... ou simplement discuter de tout et de rien !

Le Parcours (2 heures de promenade)

  • Opéra
    Autrefois, avant l’emplacement actuel de l’opéra de Lyon se dressait l’opéra de l’architecte Jacques-Germain Soufflot. L’opéra est inauguré en octobre 1756 et démoli en 1826 afin de faire place au théâtre Chenavard et Pollet. Détruit en 1756 par un incendie, il est reconstruit en 1831.
    Puis en 1986 un concours est organisé, l’heureux élu de cette compétition devait au départ le remettre aux normes. Jean Nouvel remporte le concours ; les premiers travaux débutent en 1989 et terminent en 1993 où l’opéra Nouvel (de Lyon) est inauguré. L’architecte n’a gardé de l’ancien bâtiment que les quatre façades et le foyer du public.
    D’un volume de 77 100 m3 et d’une surface de 14 800 m2, l’opéra se compose de 18 étages dont les 5 premiers sont creusés dans le sol et les 6 derniers se situent dans la verrière dont le sommet se trouve à 42 m du sol, plus 20 m de sous-sols.
  • Les Berges du Rhône
    Avant, on disait les « quais » du Rhône. Est-ce parce qu’ils sont devenus séduisants que le vocable est devenu féminin ?
    Du nord au sud s’étire une belle promenade que les Lyonnais ont adoptée en un clin d’œil... Et le centre-ville a franchi le fleuve !

  • Fosse aux Ours - Pont de la Guillotière
    L’histoire du quartier de la Fosse aux ours est indissociable de celle du faubourg de la Guillotière qui fut pendant longtemps une voie de passage très importante vers le Dauphiné, la vallée du Rhône, l’Italie... Elle est également liée à l’histoire du pont de la Guillotière qui, prolongeant la Grande rue de la Guillotière, permettait de franchir le Rhône. La construction du pont au 12e siècle fut le point de départ du peuplement et de la formation de ce territoire. Activités commerciales et économiques se développèrent peu à peu.
    Voici ce que nous en dit Jean Pelletier dans son ouvrage intitulé Lyon pas à pas :
    A l’extrémité du pont de la Guillotière, ce grand carrefour est souvent appelé de façon familière « la fosse aux ours », en raison de la physionomie particulière en semi-souterrain du passage pour piétons qui existait là avant la construction du métro. Sur le côté nord, la brasserie de l’Etoile a souvent abrité des réunions politiques ; pendant la guerre, les Résistants en avaient fait un lieu de rencontre : son propriétaire, Antonin Jutard (1889-1942), dénoncé par la Milice, y fut assassiné par les Allemands et à la Libération on lui attribua le patronyme de l’espace situé devant son établissement.
  • Place Bellecour
    La place Bellecour constitue le point kilométrique 0 de Lyon : toutes les distances sont comptées à partir de ce point. C’est la plus grade place piétonne d’Europe, elle est plus grande aussi que le Zocalo de Mexico et que la place Rouge de Moscou.
    La statue de Louis XIV, au centre de la place, est à la base d’une légende urbaine lyonnaise particulièrement tenace. On raconte en effet que son sculpteur, se rendant compte qu’il avait oublié les étriers à la statue, se serait suicidé.
    En réalité, si Louis XIV n’a pas d’étrier, c’est parce qu’il est représenté à la romaine, c’est-à-dire à cru, sans selle ni étriers. Quant à François-Frédéric Lemot, il est mort quelques années après avoir achevé la statue de mort naturelle, en 1827.
  • Pont Bonaparte - Cathédrale Saint Jean
    Un premier pont en bois, le pont de l’Archevêché (ou pont de Bois, des Comtes, Bellecour ou des Chanoines), est construit entre 1634 et 1642 par l’ingénieur Jean Christophe Marie.
    Le pont est régulièrement victime des crues et en 1709 cinq arches et quatre palées sont emportées. Le pont est reconstruit en 1732 pour être démoli 49 ans plus tard.
    Les travaux d’un nouveau pont commencent, mais ils sont régulièrement interrompus. La construction débute véritablement en 1786 pour se finir en 1807 sous la direction de l’ingénieur Carron. Le conseil municipal baptise l’ouvrage pont Tilsit.
    Construit en pierre de Villebois, le pont est constitué de cinq arches atteignant 148 m de long. Les piles du pont s’appuient sur des enrochements provenant du creusement du quai Pierre Scize. L’itinéraire de la « grande route de Provence » est alors dévié du pont du Change vers le Pont Tilsit. Le pont, trop bas, se transforme en barrage lors des fréquentes crues de la Saône. Il est donc démoli et remplacé par un pont plus haut construit en 1863-1864. En septembre 1944 les forces allemandes dynamitent le pont qui perd ses arches et une des piles. Trop endommagé, il est remplacé par le pont actuel construit entre 1946 et 1950. Il est composé de trois arches en béton armé recouvertes de pierre de Hauteville. Son nom actuel lui a été attribué le 27 janvier 1964.

  • Les Quais de Saône
    Autrefois, le 8 décembre, on posait des lampions sur les fenêtres. Désormais, la « Fête des lumières » déverse ses couleurs sur la ville, dont les quais de Saône, bientôt aménagés en promenade comme ceux du Rhône. C’est aussi le lieu de rendez-vous des artisans et des créateurs qui proposent le marché de la création tous les dimanches matin.
    (éventuellement pause café autour de saveurs délicates et surprenantes)
  • Pont du Change
    Premier pont construit sur la Saône en 1070, avec des pierres provenant des ruines antiques de Fourvière et de la Croix-Rousse, le pont du Change n’a pas résisté aux impératifs de la modernité. Il ne répond ni aux exigences de la circulation automobile ni à ceux de la navigation fluviale : en 1974, il est remplacé par le pont Maréchal Juin.

  • Pont Maréchal Juin
    Le pont du Change trop gênant pour la navigation fluviale et ne répondant pas aux exigences de la circulation automobile, est démoli en 1974 et remplacé par le pont Maréchal juin construit 200 m en aval afin d’être dans l’alignement de la rue Grenette.
    Le nouveau pont dessiné par l’architecte Gilbert Lamboley est construit entre 1971 et 1973 sous la direction de l’ingénieur Merlin. Il est inauguré le 8 décembre 1973. Long de 131,80 m, il est doté d’une chaussée de 14 m encadrée par des trottoirs de 4 m.
  • Rue Mercière
    Étymologiquement, mercière désigne le terme « marchand ». C’est une des plus anciennes rues de Lyon et dès le XIIIe siècle, c’est l’artère principale de Lyon sur la rive gauche de la Saône ce qu’elle sera jusqu’au XVIIIe siècle.
    Elle est au XVIe siècle, la rue des imprimeurs et accueille notamment l’atelier de Sébastien Gryphe, à l’angle de la rue Thomassin au début du XVIe siècle.

  • La place des Terreaux
    Cœur historique de la cité - c’est du balcon de l’hôtel de ville que Bakounine appela à la révolution mondiale en 1871-, elle fut remodelée par Buren en 1994 où la fontaine de Bartholdi a été déplacée face au musée des Beaux-Arts.
    (éventuellement pause café là où il est encore à 1 euro)

  • La Montée de La Grande Côte
    Les indigènes l’appellent plutôt la Grand’Côte. C’est en 2001 que furent achevés les jardins en terrasses qui, entre escaliers, treilles et fontaines, font une étrange mais agréable coulée verte sur les pentes de la Croix-Rousse.
  • La Croix-Rousse
    En 1975, le maire ne faisait pas dans la dentelle : il fit raser des maisons pour créer une esplanade en haut de la montée de la Grande–Côte. Depuis, ce qui reste du quartier ancien a été classé au patrimoine mondial.

  • Le Gros Caillou et son Esplanade
    L’un des symboles du quartier de la Croix-Rousse est le Gros Caillou, gros rocher dont la composition minéralogique laisse à penser qu’il a été transporté depuis les Alpes par les glaciers.
    Déterré en 1892 lors du percement de la ficelle reliant la Presqu’île à la Croix-Rousse, il a été déplacé et installé en bordure est du boulevard, d’où il domine le Rhône et toute la plaine jusqu’aux Alpes.
    Le Gros Caillou a été immortalisé dans la littérature jeunesse comme point de ralliement des « Six Compagnons de la Croix-Rousse » dans la série écrite par Paul-Jacques Bonzon (Bibliothèque Verte).
    Selon la légende, le Gros Caillou représente le cœur d’un huissier cupide qui aurait mis à la rue une famille de canuts déshérités...
  • Le Jardin Villemanzy
    L’ordre des Colinettes, patronné par la marquise de Coligny, a fait construire à cet endroit un couvent en 1665. Après la révolution, c’est l’armée qui a pris possession des lieux pour en faire une caserne.
    De 1859 à 1970, la caserne est devenue un hôpital militaire, le second de la ville, et c’est l’armée qui a donné à ce lieu le nom d’un général de l’empire, Joseph Villemanzy (1753-1830), nom qui est resté depuis.
    En 1988, la ville a acheté le terrain pour en faire un jardin, et la maison pour en faire une résidence à destination des chercheurs étrangers. Au nord, le jardin est élégamment fermé par le long bâtiment blanc à trois étages du cercle Villemanzy, ancien couvent des Colinettes. Il faut le contourner pour voir l’aile nord et son agencement de pierres taillées qui forment de belles arches.
    Une rambarde de pierres, coté est, permet de s’accouder et de détailler la blancheur des façades de l’est lyonnais. Et si l’atmosphère le permet, elles prennent parfois furtivement une belle teinte rose avant de disparaître jusqu’au lendemain.
  • Et enfin... Le repas !
    Pourquoi ne pas profiter des restaurants alentours pour conclure cette belle promenade ?

En Pratique :

  • Des chaussures qui permettent de marcher, mais tout de même pas la paire pour faire des randonnées.
  • Ce n’est pas la peine d’emmener un peu d’eau avec soi, car il y a de nombreuses tavernes qui jallonnent le parcours pour faire une pause.
  • De la bonne humeur, un regard empli de curiosité envers cette belle ville, et des souvenirs de Lyon dans le motto « Avant / Après » !
  • Attention : sans être sportive, cette petite promenade urbaine, de quelques 7 kms, nécessite tout de même de monter la « colline » de la Croix-Rousse.

P.-S.

  • Les photos sont de Philippe Schuller et Pierre Sorgue.