Quand on parle de transfert et de contre-transfert...

  • Mettez 20 chimpanzés dans une chambre, accrochez une banane au plafond et mettez une échelle permettant d’accéder à la banane.
  • Assurez-vous qu’il n’y a pas d’autre moyen d’attraper la banane que d’utiliser l’échelle et mettez en place un système qui fait tomber de l’eau très glacée dans la chambre dès qu’on commence à escalader l’échelle.
  • Les chimpanzés apprennent vite qu’il ne faut pas escalader l’échelle.
  • Arrêtez alors le système d’eau glacée, de sorte que l’escalade n’a plus son effet de gel.
  • Maintenant, remplacez un des 20 chimpanzés par un nouveau.
    Ce dernier, évidemment, va essayer d’escalader l’échelle et sans comprendre pourquoi il se fera tabasser par les autres (eux savent quelque chose que lui ne sait pas).
    Remplacez encore un des vieux chimpanzés par un nouveau. Ce dernier se fera encore tabasser, et c’est celui qui a été introduit juste avant lui qui tapera le plus fort.
  • Continuez la leçon jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des nouveaux. Alors aucun ne cherchera à escalader l’échelle, et si jamais il y en a un qui pour une raison quelconque ose y penser, il se fera massacrer illico par les autres.

Le pire, c’est qu’aucun des chimpanzés n’a maintenant la moindre idée de la raison pour laquelle il ne faut pas monter sur l’échelle.

C’est ainsi que naît et fonctionne la «  culture d’entreprise  ».

Quand on parle de transfert et de contre-transfert

Les intervenants dans n’importe quel process devraient systématiquement être instruits sur les mécanismes de transfert et de contre-transfert.

En particulier, ils doivent être conscientisés du fait que le travail auprès de personnes plus agées ou plus expérimentées ou plus anciennes est susceptible d’éveiller chez eux une anxiété latente.

Cette anxiété est souvent amplifiée par le fait que le nouveau venu est non seulement demandeur mais aussi victime.

On peut faire une petite parenthèse ici pour expliquer que cela signifie que le demandeur va déverser sur l’intervenant une espèce de rapport affectif et que ce dernier réagira alors en faisant ce qu’on appelle un contre-transfert, car il aura à subir la gêne de la situation provoquée.

Je suis conscient que ma définition n’est peut-être pas très claire, mais vous comprendrez que c’est difficile de préciser cela en-dehors du vocabulaire psychanalytique.

Pour simplifier, l’un se projette dans l’autre et cet autre lui renvoie sa projection, devient alors son miroir.

Mais j’aurai l’occasion de revenir là-dessus c’est certain, on revient toujours sur tout d’ailleurs, comme vous le savez, sauf quand on n’en revient pas... enfin, vous me comprenez, non ?

P.-S.

Inspiré par le Théorème du Singe d’après San Diego State University