Être un cobaye pour l’étude du rire, cela vous tenterait ?

C’est simple, il suffit d’écouter des blagues !

Cette expérience rigoureuse se fait vêtu d’un pyjama, dans un hôpital et sous un scanner à résonance magnétique nucléaire.

Et ce n’est pas une blague !

Des volontaires (en excellente santé mentale) ont participé à une telle expérience menée par des scientifiques qui voulaient savoir comment notre cerveau réagit aux situations drôles.

Allongés dans le scanner à RMN, ils écoutaient deux types de blagues : des blagues cognitives et des blagues phonétiques.

Les participants devaient rester immobiles au cours de toute la durée des tests. Les blagues avaient donc été choisies pour ne pas trop être comiques !

En faisant rire les cobayes, les chercheurs ont réussi à confirmer qu’une partie précise du cerveau réagit en entendant les blagues.
Cette région se trouve juste derrière les yeux, elle est appelée cortex préfrontal. Elle contrôle le plaisir et s’active quand on rit.

Mais approfondissons un peu tout cela ...

Que sont les blagues cognitives et phonétiques ?

Le mot « cognitif » se rapporte au raisonnement et à l’apprentissage. Les blagues cognitives font appel à la réflexion. En voici un exemple : “Un muet dit à un sourd : « Regarde, il y a un aveugle qui nous surveille ».

Le mot « phonétique » est l’adjectif relié au son. Les blagues phonétiques sont des calembours, ou jeux de mots. Voici un exemple de calembour : “Comment se nomme le plus grand stationnement au Japon ? Yamatoto.

Cette étude sur le rire a permis de savoir que ces deux types de blagues font réagir deux régions différentes du cerveau.

Les blagues cognitives stimulent la région qui décode le langage tandis que les calembours agissent sur celle qui traite les sons. Nous rions donc chaque sorte de blague de façon différente.

Pourquoi rit-on ?

Certains spécialistes pensent que le rire est une façon pour notre cerveau d’évaluer certaines situations qui mettent en jeu nos émotions.

Pendant qu’une blague nous est racontée, nous pensons généralement à ce que sera la fin. Puis, arrive le coup d’éclat final inattendu, la chute.
Le rire évaluerait alors l’effet de surprise, la différence entre ce que le cerveau avait prévu et ce que l’on entend.

D’aucuns pensent que le rire est un moyen pour le cerveau d’échapper à une crise.

Depuis quand s’interroge-t-on sur le rire ?

Le rire fascine depuis très longtemps les humains. En Grèce Antique (vers l’an 400 avant J.-C.), on s’interrogeait déjà sur les causes du rire :

  • Le philosophe Platon pensait que l’humour provenait du plaisir à se sentir en supériorité.
    Explication un temps soit peu curieuse, n’est-il pas ?
  • Un autre philosophe grec, Aristote, croyait que nous rions quand notre cerveau réalise qu’il y a un manque de sens dans ce que nous entendons.
    Voilà pourquoi nous rions d’un clown aux immenses chaussures car nous savons très bien qu’elles sont trop grandes !

Faire de l’exercice en riant ?

Un rire c’est quelques 400 muscles de notre corps qui bougent.

Aussi une personne qui rit activement pendant une heure brûle 500 calories !

Pour se donner un ordre d’idée, un individu normalement constitué consomme entre 1500 et 3000 calories par jour, selon son âge, son sexe et son rythme de vie.

Riez donc un bon coup, cela vous tiendra en forme !

En riant, notre corps libère une substance chimique appelée endorphine.
Celle-ci agit comme un apaisant sur notre corps.
Le rire réduit donc le stress. Ainsi, le rire possède un effet positif sur notre corps.

Alors, vous êtes plutôt Blagues Cognitives ou Blagues Phonétiques ?

P.-S.

Inspiré par un vieil article de René Breton en 2001