De l’intérêt de garder une vitesse constante sur des parcours longs de plusieurs centaines de kilomètres...

C’est bien connu, le temps perdu ne se rattrape jamais.

Paris - Grenoble

Nous allons le voir sur un exemple simple et marquant : supposons que j’aille de Paris à Grenoble, environ 600 kilomètres.

Dans le premier cas, je fais 50 kilomètres à l’heure de moyenne et je mets 12 heures.

Dans le second cas, je parcours les premiers 300 kilomètres à 40 kilomètres à l’heure et je mets 7 heures et demi. Puis les 300 autres kilomètres sont faits à 60 kilomètres à l’heure, ce qui me prend 5 heures. Au total, j’ai parcouru les 600 kilomètres en 7,5 + 5 égale 12 heures et demi.

J’ai perdu une demi-heure !

Paris - Bordeaux

C’est classique, mais il y a même un exemple encore plus marquant : Supposons que je veuille faire du 60 kilomètres/heure de moyenne sur Paris - Bordeaux, c’est-à-dire faire le voyage en 10 heures.

Pendant la première moitié du trajet, je fais du 30 kilomètres/heure. Quelle est la vitesse que je devrais faire pendant les 300 autres kilomètres pour atteindre ma vitesse moyenne de 60 kilomètres/heure ?

Une vitesse infinie !

Car pour parcourir les 300 premiers kilomètres à 30 à l’heure, il faut déjà 10 heures. Donc il faudrait parcourir instantanément les 300 autres kilomètres à une vitesse infinie !

Le Cycliste

Il y a une autre fatalité qui est liée à la vitesse moyenne, c’est la malédiction du cycliste.

Le cycliste, cela est bien connu, monte beaucoup moins vite qu’il ne descend un col. Aussi, il met beaucoup de temps pour monter et très peu pour descendre la même distance.

Le souvenir de sa ballade à bicyclette sera celui d’une montée interminable, où il passe la plupart du temps à souffrir, alors que la partie agréable la descente est de courte durée, parce qu’il va beaucoup plus vite.

Cela est bien dommage pour l’agrément des voyages à bicyclette...

La Physique et l’Aviron

Et il y a une autre raison, physique celle-là, pour laquelle on a intérêt à observer une vitesse constante :

La résistance de l’air est à peu près proportionnelle au carré de la vitesse.

Donc si on va deux fois plus vite, l’énergie à dépenser est quatre fois plus grande.

Le problème est bien connu des pratiquants de l’aviron :

Pour effectuer un certain parcours, l’énergie totale qu’il peut dépenser est constante : il part frais et dispos et termine épuisé ayant utilisé toute son énergie.

S’il va plus vite pendant une certaine portion du parcours et moins vite pendant le reste, il dépense un surcroît d’énergie à grande vitesse, plus qu’il n’en économise à faible vitesse et donc sa vitesse moyenne sera inférieure.

Donc il a intérêt à ramer à vitesse constante pour utiliser au mieux son capital énergie et que sa vitesse moyenne soit la plus grande possible.

Et quel meilleur moyen pour respecter un rythme constant que de s’aider d’un garde-chiourme que l’on peut trouver dans une galère...

Et en Voiture ?

Combien de fois nous est-il arrivé de nous faire doubler de façon plus ou moins cavalière par un chauffard, et de le retrouver tout fulminant au prochain feux rouge ?

P.-S.

D’après une thématique sur ARTE
Photo : cycliste tirant une caravane Airstream en 1950